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J'ai cherché une photo ou deux, un dessin, pour illustrer ce texte mais je n'ai pas pu... désolé.

Par ailleurs disserter sur ce qui se passe depuis des années à nos portes et dans notre pays est très difficile, de plus en plus difficile. Je pense que lorsque nous serons, moi en premier, capables d'accueillir, sans aucun calcul, des réfugiés dans nos propres maisons, alors nous pourrons parler. C'est un principe mais il y a plusieurs manières d'être engagé, auprès de ces familles, de ces personnes en détresse et avec humilité.

La France , c'est toujours l'intérêt général qui prime. C'est un principe démocratique mais qui a aussi ses limites.

C’est dur de dire ça mais c’est malheureusement vrai. Il y a bien sûr des « habillages » suivant que les gouvernements sont de gauche ou de droite. En tout cas ce qui ressort de ces années, extrait d’une chronologie des lois sur l’immigration ci-après, est que la tendance générale suit l’économie du pays et de ses intérêts.

C’est bien les élans citoyens qui peuvent prendre le pas sur cet aspect égoïste de notre pays. La Démocratie est bien le pouvoir par le peuple et pour le peuple, non ?

Mais ne soyons pas naïfs. Après « Je suis Charlie », pour ne donner que cet exemple, tout est vite retombé.

Tout est un combat de tous les jours. Hommage aux associations qui œuvrent jour après jour auprès des « migrants », expatriés, demandeurs d’asile, peu importe leurs noms dédiés, ils souffrent et sont perdus et méritent de notre empathie et de nos actions.

Après les trente glorieuses et les boat-people, une lente léthargie et un repli sur soi se sont installés en France.

Aujourd’hui nous gérons les « flux » (quelques milliers d’individus, familles) et agissons sur les lois et décrets au fil de l’eau sans avoir de grands desseins ou sans vouloir véritablement changer de vision. Nous parlons de la Grandeur de France mais nous accouchons de décrets.

Alors oui prenons toutes les initiatives, les appels à rassemblements, comme des signes d’un sursaut citoyen. Oui à toutes actions collectives. Oui à toutes actions individuelles même si celles-ci ont moins de chance de résoudre quoi que ce soit, sauf dans l'instant.

Une photo pour mobiliser, faire pleurer ?

Les morts qui arrivent sur nos côtes depuis des années vous sont reconnaissants. Il en va ainsi de notre société médiatique qui s’émeut à horaire fixe et par planification. Qui planifie ?

RAPPEL, extrait :

1901 - 1917

Jusqu’en 1917 une simple déclaration à la mairie de leur résidence suffit aux étrangers pour s’établir en France et y exercer une profession.

1914 - 1918

Pendant la Première guerre mondiale, par le biais du ministère de l’Armement, sont recrutés des travailleurs Nord-Africains, des Indochinois et des Chinois.

2 avril 1917

Un décret institue pour la première fois une carte de séjour pour les étrangers de plus de 15 ans résidant en France.

1917 - 1939

Développement sans précédent de l’immigration - plus variée (Polonais, Tchécoslovaques) avec l’apparition d’une immigration politique (Russes, Arméniens, Allemands, Italiens, Espagnols).

1924

Organisation du recrutement à travers la Société générale d’immigration, constituée par les organismes patronaux spécialisés.

1927

Vote d’une loi permettant l’extradition des étrangers.

1931

La crise économique internationale frappe la France, des dispositions sont prises pour ralentir l’entrée des travailleurs étrangers.

10 août 1932

Une nouvelle loi accorde priorité du travail à l’ouvrier français dans l’industrie en instaurant des quotas d’ouvriers étrangers dans les entreprises.

Avril 1933

La loi Armbruster limite l’exercice de la médecine au titulaire français d’un doctorat de médecine.

1934

Une aide au rapatriement des ouvriers volontaires est décidée

Juin 1934

Les avocats, fortement représentés au Parlement font voter une loi interdisant aux français naturalisés l’inscription au barreau pendant une durée de 10 ans.

1935

Des retours forcés sont organisés qui concerneront particulièrement les ressortissants polonais. Le premier gouvernement du Front populaire (1936) représente un intermède libéral, plus par l’interprétation de textes précédemment votés, et par la façon de les mettre en œuvre que par l’adoption d’une législation nouvelle.

1937 - 1939

De 1937 à 1939, mesures restrictives et libérales vont se conjuguer : ainsi un simple arrêté ou l’accord de l’inspecteur du travail suffisent pour qu’une entreprise obtienne une dérogation aux quotas d’emploi d’étrangers, les naturalisations sont favorisées à l’approche de la guerre.

1940

Sous Vichy, s’élabore une politique à l’égard des étrangers. Après la loi sur le statut des juifs mettant tous les Juifs au ban de la société, la loi du 4 octobre 1940 sur "les ressortissants étrangers de race juive" permet d’interner ceux-ci dans des camps spéciaux par décision du préfet du département de leur résidence". La loi du 27 septembre 1940 concernant les autres étrangers non juifs, règle le sort des "étrangers en surnombre dans l’économie nationale" : l’étranger est soumis à une surveillance étroite et n’a plus le droit de libre circulation sur le territoire et ne bénéficie pas de la législation du travail.

1945 - 1974 : Large recours à la régularisation a posteriori des étrangers arrivés dans le pays, malgré la création de l’Office national d’immigration

1945 à 1955

L’immigration étrangère en France reste encore marginale.

2 novembre 1945

Vote de l’ordonnance sur l’entrée et le séjour des étrangers en France. Création de l’ONI (Office National d’Immigration) qui donne à l’Etat le monopole de l’introduction de la main d’œuvre étrangère dans le pays. Trois cartes de séjour sont instaurées (1, 3 et 10 ans) ; l’immigration des familles, souhaitée dans une optique démographique, est favorisée. L’accès à la nationalité est libéralisé par une ordonnance du 18 octobre 1945.

1956 à 1972

L’immigration s’accélère avec la décolonisation et l’entrée en vigueur au 1er janvier 1958 du traité de Rome (instaurant le principe de libre circulation). La modernisation de l’appareil productif aboutit à remplacer une main-d’oeuvre qualifiée et organisée par une main-d’oeuvre nouvelle effectuant un travail parcellisé avec une productivité accrue.

Les années 1960

L’immigration des années 60 a introduit une profonde diversification des sources de recrutement : déclin progressif de l’immigration italienne au profit de l’immigration espagnole surtout après l’accord franco-espagnol de 1961, explosion de l’immigration portugaise après l’accord franco-portugais de 1963, reprise importante de l’immigration marocaine après l’accord de 1963 et développement de l’immigration tunisienne, développement très marqué de l’immigration algérienne après la fin de la guerre (1954-1962) et début de l’immigration africaine sub-saharienne à partir de 1964.

1966

Création de la Direction de la population et des migrations (DPM) au sein d’un ministère . regroupant les anciens départements du Travail, de la Santé publique et de la Population.

29 juillet 1968

Signature d’une lettre-circulaire supprimant la procédure de régularisation pour les travailleurs non qualifiés, cette procédure reste admise pour l’immigration des familles, des Portugais, des employés de maison et de certains travailleurs qualifiés. L’accord franco-algérien de décembre 1968 introduit un contingentement de travailleurs algériens en France.

23 février et 15 septembre 1972

Signature des circulaires "Marcellin" (ministre de l’intérieur) -" Fontanet " (ministre du travail) subordonnant la politique de recrutement des travailleurs étrangers à la situation de l’emploi en liant l’autorisation de séjourner en France à la détention d’un emploi : la perte de l’emploi impliquant la perte de la carte de séjour.

Dirigées contre cette nouvelle réglementation des travailleurs étrangers, des grèves de la faim menées par des immigrés se sont succédées dans les principales villes de France de novembre 1972 à juin 1973.

14 juin 1973

Une nouvelle circulaire, signée par le ministre du travail Gorse, donne la possibilité aux travailleurs étrangers "clandestins" entrés en France avant le 1er juin 1973 d’être régularisés et ceci jusqu’au 30 septembre 1973.

1974

Les circulaires de 1973 et 1974, violemment contestées par une fraction de l’opinion publique et du monde militant, seront abrogées par le Conseil d’Etat en juin 1974.

A partir de 1974 : Fin des 30 glorieuses, mise en place d’une politique de contrôle des flux migratoires.

19 mai 1974

Election de Valéry Giscard d’Estaing à la Présidence de la République.

La politique de Valéry Giscard d’Estaing en matière d’immigration se caractérise par l’arrêt de toute nouvelle immigration, par un contrôle rigoureux des entrées et des séjours (tout un arsenal de circulaires et décrets sont signés pendant cette période ou modifiés), l’encouragement à des retours volontaires des immigrés dans leur pays d’origine et par un programme d’insertion de ceux qui sont établis en France.

Il s'ensuivit dans les années 80 la transformation des sinistres camps d'après guerres (39/45 et d'Algérie) en Centre de Rétention Administration afin de "séparer" le bon blé de l'ivraie.... Ce fut une décision de salubrité prise par les gouvernements socialistes afin de mettre fin au scandale de la zone d'accueil insalubre d'Arenc à Marseille. Ces camps de Rétention aujourd'hui, n'ont jamais été remis en cause depuis ???

Note : De 1964 à 1980, une partie des locaux de la gare maritime d’Arenc a été utilisée par l’administration française comme lieu de séquestration arbitraire des étrangers. Par exemple en 1977, 1952 étrangers y avaient séjourné (Le Monde du 31 décembre 1977). Ce camp a ensuite été légalisé, il a été fermé en 2006, année au cours de laquelle un nouveau centre a été construit dans le quartier du Canet.

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